Il n’y a pas de substitution entre l’emploi des seniors et celui des jeunes, mais l’augmentation du taux d’emploi des premiers requiert de renforcer l’éducation et la formation tout au long du cycle de vie, analyse, dans une tribune pour « Le Monde », Stéphane Hamayon, Directeur des études économiques Harvest.
Depuis l’annonce du projet de relèvement de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, des voix s’élèvent pour souligner le risque de substitution entre emploi des seniors et emploi des jeunes. Autrement dit, les départs à la retraite plus tardifs des 55-64 ans risqueraient de restreindre l’entrée sur le marché du travail des moins de 25 ans.
Une mise en perspective européenne montre que les pays qui ont les plus hauts taux d’emploi des seniors sont aussi ceux qui ont les taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans les plus bas, comme l’Allemagne, la Norvège ou les Pays-Bas. A l’opposé, les pays caractérisés par un fort chômage des jeunes ont les taux d’emploi des seniors les plus faibles (Grèce, Italie, Roumanie).
Dans ce panorama, la France est moins bien positionnée que la moyenne de l’Union européenne (UE). Corrélation n’étant pas causalité, il est difficile d’en déduire que l’un a un impact positif sur l’autre ; il apparaît néanmoins qu’un fort taux d’emploi des seniors n’empêche en rien un faible taux de chômage des jeunes.
La réforme de 2010 qui a porté l’âge de la retraite de 60 ans à 62 en 2018 semble accréditer l’hypothèse. Elle s’est traduite par une hausse de l’emploi des seniors et une hausse marginale du chômage.
Source : Le Monde
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